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Roland, F5ZV
Jeudi 21 février 2008
Avant de me coucher tôt
ce matin j'ai voulu refaire une simulation avec BT du vol de la
KL de Nancy et je me suis rendu compte que la prévision
pour 12Z était plus favorable que celle de minuit. J'ai
donc pris une demi-journée de congé. Le ciel était
très bas mais cela n'a pas empêché la RS de
monter.
Chronologie
14h00 je suis placé à 8km avant le point d'impact
calculé, sous la trajectoire théorique.
14h10 la RS passe à ma hauteur, un peu à l'ouest,
signal 59+, 51 sans antenne (l'AR 1500 a un boîtier en plastique)
il est temps de la rattraper, l'atterrissage étant prévu
à 14h50.
14h26 un relevé intermédiaire à une intersection
: il faut que je prenne la route de gauche
14h40 nouveau relevé 8 km plus loin, à hauteur
du point d'impact théorique. Elle est au nord pour moi,
je l'ai dépassée. Le signal baisse et la direction
change à vue d'oeil car les vents à basse altitude
souffle vers l'est alors que la plus grande partie de la trajectoire
est orientée plein sud. Il faut que je la suive pour être
au plus près de son point de chute
14h44 je roule, le signal baisse fortement, je n'ai même
pas le temps de me garer qu'il disparaît : pas de relevé
de la dernière seconde si ce n'est mon dernier relevé
à 40 degrés. Je ne suis pas trop inquiet car je
la sais à moins de 5 km de moi du fait que le signal
a disparu très vite. Il semble que le scénario de
la prévision semble se dérouler comme prévu.
Il reste à ratisser dans la direction des 40 degrés.
L'ennui est qu'il n'y a pas de route, la zone étant un
massif forestier d'environ 10 km².
14h55 après un premier relevé négatif au
bord de la route, je m'arrête sur un parking 1km plus loin,
en un endroit bien dégagé. En balayant l'horizon
et la bande de fréquence, je retrouve le signal : 1er miracle.
La modulation est devenue très rauque et la fréquence
a baissé de 100 kHz
15h05 relevé supplémentaire convergent avec le premier
assez près. A confirmer.
15h22 je viens de faire 2 relevés
complémentaires qui déterminent une zone située
à 2km environ. Il faut y aller. Un chemin forestier me
rapproche de la zone, le signal monte fortement : pas besoin d'antenne
mais en contrepartie, pas de direction. En sillonnant à
pied une futaie d'environ 1 km² je détermine
une zone où le signal est nettement plus fort. Mais, au
milieu de tous ces arbres, j'ai peu de chance de trouver la RS
sans champmètre. L'antenne ne me servant à rien
je la jette (c'est une blague) Comme la zone est une petite vallée
encaissée, je sais que la RS ne peut être que sur
une crête sinon elle n'aurait pas été audible
à 2 km de là. Il me reste à parcourir
les crêtes. La modulation est maintenant quasiment éteinte,
il ne reste plus qu'une porteuse.
16h35 deuxième miracle : j'aperçois le parachute
rouge et les débris de l'enveloppe posés sur une
ligne 150000 volts ! Elle est bien bonne celle-là ! Je
redescends dans le vallon et remonte de l'autre côté
pour me placer sous la ligne. Dix minutes plus tard, je suis sous
la ligne et je ne vois pas de parachute... En cherchant bien je
le vois en fait au sommet d'un hêtre de 36 mètres
de haut (je dis ça pour les Marseillais, en réalité
il ne mesurait que 18 m). Oui mais pas de trace de la petite
boîte blanche qui s'est posée d'abord avant que le
parachute ne s'accroche. Elle doit être en amont, dans la
direction d'où vient le vent. Elle n'est pas au sol donc
elle est en l'air.
Troisième miracle : elle pendouille à 10m de haut
(en fait 5m pour les gars de la moitié nord de la France).
Il me reste à trouver un morceau de bois de 4m minimum,
une branche morte (ce n'est pas ça qui manque) et j'y entortille
le fil en trois essais. C'est bon, je la tiens, la garce. Pourrai-je
récupérer le parachute ? Non car la ficelle casse.
Qu'il y reste !
Conclusions
1) dès le départ il vaut mieux se placer au niveau
du point de chute théorique : si la trajectoire est courte
on le voit assez vite en
mesurant l'angle de site qui ne dépasse pas 45 degrés,
si elle est longue on peut encore courir un peu derrière
la RS, si elle est à droite ou à gauche on peut
se recentrer.
2) quand le Rx a un boîtier en plastique, on peut revendre
les atténuateurs pour acheter un champmètre
3) il ne faut jamais désespérer : c'était
ma 9ème sortie après 8 échecs. Bon ça
m'a coûté cher en cierges pour négocier mes
3 miracles avec le Ciel (qui était bien bas aujourd'hui,
donc plus accessible que d'habitude)
4) C'est quand même pas facile quand on est tout seul.