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Petites histoires de chasseurs
 

Retour : 07- Recherche sur le terrain - Petites histoires de chasseurs

Vol spécial de Payerne

Par Stéphane, F1SRX


Les balises lancées hier soir depuis Payerne ont été récupérées.
L'équipe était constituée de Roland (F5ZV) (à son QRA), et de Jean Michel et Stéphane (F1SRX) (les 2 sur le terrain).

En voici le compte rendu.

Jeudi 20 août, vers 16h45, Jean-Michel HB9DBB me téléphone pour me signaler le décollage imminent d’un ensemble de radiosondes, depuis Payerne. C’est pour dans une heure environ ! Décidément, Jean-Michel a décidé de tester la réactivité du groupe de chasseurs et il nous prévient au dernier moment...

Vers 17h15 j’obtiens les détails de l’opération et je les répercute sur la liste de diffusion ainsi qu'à Roland F5ZV par téléphone : 1x RS92SGP sur 402.000 MHz, 1x balise VHF sur 144.400 MHz, 1x caméra avec émetteur 5.8 GHz. Le point de chute prévisionnel se situerait entre Ins et Berne.

Vers 17h30, avec Roland, nous définissons la stratégie : il reste à la maison pour assurer un décodage le plus complet possible de la RS92SGP (pour rappel aux néophytes, ce type de radiosonde est équipé d’un GPS et les infos sont décodables avec SondeMonitor), et pendant ce temps, je repasse à la maison pour prendre le matériel (et prévenir YL de la chasse urgente…), et je me rendrai sur la zone de chute en passant par la Vue-des-Alpes (point haut entre la Chaux-de-Fonds et Neuchâtel) où je contacterai ZV sur 145.550 MHz.

Le décollage des radiosondes a lieu un peu avant 18h00, je les entends dans le récepteur mobile alors que je suis sur la route en direction de la maison.

Il est 19h15 lorsque j’arrive à la Vue-des-Alpes, et Roland confirme mon doute : la radiosonde (RS92SGP sur 402.000 MHz) est au sol depuis 18h40 environ. Mais Roland a pu la décoder jusqu’à une altitude de 2114 m (N46.94408° / E7.33050°) et me propose un point de destination correspondant à la projection de la trajectoire au Nord-Est : N46.94997° / E7.35097° - 600 m ASL. C’est proche de l’autoroute, espérons que la sonde n’y soit pas !

C’est à une heure de route du point haut ou je me trouve.

En cours de route, je contacte Jean-Michel sur le relais du Gibloux (439.000 MHz, shift -7.6 MHz) qui a pu décoder la RS92SGP jusqu’à une altitude de 1411 m. Il me fournit aussi une projection qui se situe à moins d’un km de celle de Roland.

Vers 20h15, sur l'autoroute, à moins de 2 km du point de destination, j’entends la RS92SGP. Ouf ! Le décodage donne des indications erronées : les positions GPS et la température sont complètement absurdes. Il faudra y aller à la gonio.

Le signal augmente très rapidement, la portée au sol est plutôt faible, je sens que je suis très proche.

Vers 20h45, après avoir quitté le véhicule pour parcourir 100 m dans un pré, je trouve l’ensemble allongé par terre, vers Riedbach, en 46.94812° / 7.33847° C'est à 900 m du point de destination donné par Roland et à 800 m du dernier point décodé.

Le choc a été violent : la RS92SGP est détachée de la baguette de bambou (le scotch s’est déchiré), le capteur de température est cassé, l’antenne GPS bien tordue, et le petit bâtonnet plastique par lequel passe normalement la ficelle, est cassé ! De l’autre coté du bâton, il y a le restant d’enveloppe (au moins 1 kg). Le parachute est accroché sous le ballon, mais il n’a pas dû s’ouvrir car il y a un nœud dans les suspentes à l’entrée de la toile (plus tard, Roland et Jean-Michel m'apprendront que la vitesse de chute était entre 400 et 600 m/mn, ce qui indiquerait que le parachute aurait fonctionné presque normalement).

Et les autres équipements (caméra) ? Rien tout autour du lieu d’impact. Je me lance dans une recherche visuelle, mais ne trouve rien, et de plus la nuit tombe vite. Je balise l’endroit avec une branche, au cas ou Jean Michel voudrait voir le coin, et j’embarque tout ce qui est au sol.

Vers 21h15, Jean-Michel me rejoint. Je lui fais part du fait qu’il n’y a pas la caméra, mais il me rassure un peu en m’apprenant que celle-ci était dans la même boite que la balise 144.400 MHz. Tour d’écoute sur cette fréquence, en USB avec une 6 élts : rien !

En partant de l’hypothèse que l’ensemble (balise 144 et caméra) s’est détachée entre le moment d’éclatement et le point de chute, Jean-Michel et moi décidons de "remonter" la trajectoire, jusqu’à Laupen (au ESE de Morat).

Il est environ 21h45 lorsque Jean-Michel entend le « piout piout » sur 144.400 MHz. Super ! Quelques tours d’antennes, quelques petits chemins en voiture, pas de doute, nous sommes tout près du paquet. Vers 22h15, il est localisé, dans un pré, proche d’un chemin, vers Spengelried en 46.9235° / 7.2698°
Alors qu'initialement les 2 sondes étaient sur le même support, en final, c'est 6 km qui les séparent !

En conclusions :
- chasses faciles et agréable car la zone était sans relief et d'accès facile.
- attention à la fixation des sondes !