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Petites histoires de chasseurs
 

Retour : 07- Recherche sur le terrain - Petites histoires de chasseurs

Un travail en équipe et une rencontre toute simple

Par Bertrand F5IHP et François du 33


RS92SGPW Bordeaux Mérignac du jeudi 27 08 2009 12Z ou une récupération surprise après le travail . . .

Première partie par François

La prévision BT (avec pour Burst: 32000 m, Vm : 300, Vd : 200)avec fichier NOAA de ce matin donnait un impact près de
Sauveterre de Guyenne (33), la prévision de Francis F6AIU également : "Pour un éclatement à 30000 mètres, Impact prévu: 44.614501/-0. 159326"

Lancement à 13h36 retardé de 20 minutes (13H15 habituellement). Le compteur de "frames" est à peine à 900 au décollage, la mise sous tension n'a donc été effectuée que seulement vers 13h20, 12h45 habituellement.

Sonde Monitor dévoile l'identité de la RS92SGPW : Id E1531425, 404MHz.

Montée régulière autour de 5m/s, après une trajectoire en boucle la sonde amorce une ligne droite de 25 kilomètres à bonne allure dans une direction plus au Sud que prévue par BT et les prévis vents, ceci juqu'à 16 000 mètres. Ensuite, très peu de vent, elle fait du "sur place" et l'enveloppe éclate à presque 33 000 mètres. La prévision est donc à revoir, la chute serait donc maintenant vers Langon (et aussi Auros chez Bertrand !).
A la descente, au passage à 15 000 mètres : re-ligne droite mais chute à 6m/s seulement, l'enveloppe est donc totalement détachée, on va donc avoir droit à un vol long . . .
A 4000 mètres la RS est à moins de 2 kilomètres à la verticale d'Auros et descend à seulement : 2,4 m/s, puis part à l'Est. Au passage au dessus de l'échangeur (4, La Réole) de l'autoroute, à 1200 mètres, la vitesse de chute n'est plus que de 1,2 m/s, elle profite d'une ascendance !
A environ 800 mètres d'altitude, réception des dernières trames décodables (75 kmsdu QRA de St Aubin de Médoc avec sur ce cap au 130° occultation partielle par les chênes, écran saisonnier bien agréable).

Un bref calcul, compte tenu du vent et des 800 mètres de chute, donne un point situé entre 1000 et 1500 mètres plus au Sud des dernières coordonnées décodées. Sous Géorando, la Sonde a donc refranchi l'autoroute et elle peut être posée avant un petit ruisseau : Le Lèbe, ou après ?

Il est 17h20, j'appelle Bertrand (avec qui nous n'avions pas communiqué depuis samedi) pour lui donner les coordonnées du point de chute extrême (+1500 m des dernières coordonnées reçues) soit :
44.49523,-0. 03513, à seulement 8 km d'Auros (et 7 km de Cocumont dans le 47)... Bertrand qui n'est plus en vacances, n'est néanmoins pas très loin.
J'insiste sur le ruisseau, car à quelques mètres près du but cela peut imposer des détours... Il me promet de m'appeler dès qu'il a retrouvé la bête. Vu l'heure tardive de mise sous tension, celle ci devrait émettre nominalement au moins jusque vers 19h30. C'est là où l'APRS serait chouette, avec suivi du chasseur à pied !

Avant 19 h le téléphone sonne, Bertrand l'a retrouvée, sans avoir eu besoin de mettre les bottes, elle est tombée au : 44.49869°, -0.3682°. Soit, à 300 mètres du point indiqué, au lieu dit : La Beyse sur la commune de Aillac.
Un travail en équipe, pas prévu en ce début d'après midi mais dans la vie il faut bien quelques bonnes surprises...

Je laisse à Bertrand le soin de vous raconter :) la phase récupération avec la rencontre d'...

Deuxième partie par Bertrand

Hé oui, la récupération.

Je rentrais des environs de Nantes, Montaigu. J'ai alors reçu un appel de Francois, me signalant la proximité de la sonde du jour.
Le chronomètre tourne.
Elle est partie vers les 13 heures, il est presque 17 heures, je dois encore passer au bureau, passer chez moi prendre le matériel. Fissa!

Je finis par trouver du signal plein pot, c'est bien les calculs de Francois sont bons.
Du maïs de partout : je repense au tournesol, on peut faire tourner l'antenne facilement au dessus, mais ces cultures sont gaillardes et bien portantes ! (en fait les feuilles commencent à rouler, elles meurent de soif !)
Mais non, ce n'est pas vers les champs, c'est vers des habitations. Je dis "des", pluriel : en fait il y en a juste deux, visiblement le batiment de ferme et une plus récente.

Je passe et repasse, aucun doute, c'est en direction. Aiiiiie, ils l'ont déjà ramassée, ce n'est pas la première fois.
Mais cette tache rouge dans le massif de fleurs, ce ne sont pas des fleurs, c'est bien le parachute que je vois.
Je dois appeler pour signaler ma présence, je suis quasiment chez les gens, je ne vais pas rentrer comme cela.

Une dame agée sort alors, et je lui explique la raison de ma présence. Un moment de doute quand même, j'arrive à l'improviste, antenne à la main, bob sur la tête pour éviter le soleil,
mais je ne dois pas avoir l'air dangeureux.
La sonde est à dix mètres de sa porte d'entrée, elle n'a rien entendu ni rien vu tomber.
Quand elle comprend que c'est une radiosonde, elle m'a alors dit que quand elle travaillait dans les champs, elle en avait recu une sur la tête il y a de nombreuses années..
Mais c'était Toulouse, il y avait des consignes pour le retour de la sonde.

J'ai bien dû rester 30 à 45 minutes à discuter, voire une heure. Je n'arrivais pas à partir. Elle était tellement contente d'avoir quelqu'un avec qui parler!
Elle a du "peps" la mamie, 85 ans, toujours du vélo.

Cela a été un échange enrichissant, mais elle ne me laissait pas partir. Finalement, retour à la voiture, restée à 50m de là.

Zut, pas pris le point GPS,
on y retourne.
Perdu.
Mauvaise idée.
Encore des discussions ...

Mais ces sorties et ces rencontres font partie des meilleurs souvenirs des chasseurs, vous ne trouvez pas ?