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Petites histoires de chasseurs
 

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Vol spécial de Payerne

Par Stéphane, F1SRX et Jean-Claude F5HLQ


La pression monte…

En fin d’après midi, Jean Michel nous informe d’un lâcher spécial en partance de Payerne, avec des tests de capteurs qu’il serait bien de récupérer. Jean Claude F5HLQ et moi F1SRX, sommes partants et peu de temps après le décollage, nous sommes proches du point de chute prévisionnel (entre Délémont et Moutiers).
L’ensemble est composé d’une radiosonde Météolabor avec capteurs spéciaux, qui émet sur 404 MHz (FM) et d’une RS92SGP sur 400.500 MHz (FM). C’est cette dernière que nous décodons avec SondeMonitor et la position GPS affichée confirme que le ballon se rapproche et qu’il ne cesse de grimper.
Et vogue la galère …

Vers 23h00, le ballon se rapproche des 37 000 m d’altitude. Mais ! La vitesse ascensionnelle diminue pour devenir nulle ! Pendant au moins 1h20, le ballon va plafonner à cette altitude, avec des vents de 15 m/s qui vont le pousser vers l’Est. Il nous faut bouger. Nous prenons alors l’autoroute qui se dirige vers Zurich. Par chance, la route est assez bien orientée par rapport à la direction prise par le ballon.
Et les ennuis continuent …

Vers 0h00, le décodage GPS plante. Je réarme le GPS, avec du Rinex, un Almanac, change de date, d’heure… reboote le PC, rien n’y fait : la longitude est aberrante (chiffre très grand) et la latitude est égale à 0. Les valeurs de température sont, elles aussi, aberrantes. Seule l’altitude semble fiable et vers 0h20, nous nous apercevons que le ballon a enfin éclaté et qu’il chute très vite. Nous n’avons toujours pas de position GPS, tant pis, on fait des relevés gonio réguliers, en poursuivant sur l’autoroute, vers l’Est. Nous sortons vers Lenzburg, à 30 km à l’ouest de Zurich : les radiosondes sont aux 100°. Vers 0h50, la RS92SGP (400.500 MHz) se coupe ! Déjà au sol ? Non, l’écoute de la C34 (sur 404.000 MHz) confirme que l’ensemble est encore en vol. Le relevé de perte, vers 1h00, est au 90°.

Enfin…

C’est dans cette direction, environ 10 km plus loin, sur un point haut qui se dessinait dans la nuit, que nous retrouvons le signal de la C34 : il est très faible, l’écoute se fait en USB, et il faut encore continuer au 90°. Ce n’est que dans la banlieue de Zurich, vers 2h30, que nous retrouvons un signal fort. Nous sommes proches, mais il nous faudra encore 3h00 pour tourner dans la ville et enfin trouver le paquet, posé dans un verger. Il est 5h30, Zurich s’éveille, il faut déguerpir. Le GPS routier indique que nous arriverons à la maison vers 8h30… Sacrée soirée, hein J-C ?

Remarques :

- Je n’avais jamais assisté à un plafonnement de ballons stratosphériques, surtout aussi long (1h20 environ).
- Est-ce que quelqu’un a constaté un problème de décodage GPS de ce type sur cette RS92-SGP de hier soir ? Ou sur une autre (en vol) ? J’ai déjà eu des problèmes dus au fait qu’on change de jour (à 00h00 locale, le jour est passé de 15 à 16), mais je ne sais plus comment je m’en étais sorti. Pourtant les graphes des signaux GPS (graphes de SondeMonitor) semblent OK.
- Valeurs de températures (lues sur SondeMonitor) aberrantes (mais je ne sais plus si c’était avant ou après l’éclatement)
- Sur le PC de décodage SM, j’avais branché un GPS, de manière à ce que SM tienne compte de notre position. Mais le PC n’arrêtait pas de planter. Trop de ressources ?
- Autonomie anormalement basse de la pile à eau de la SGP. Peut être que le long séjour à 37 000 m, au froid, a raccourci la durée de vie ?
- Il restait la totalité de l’enveloppe avec l’ensemble des RS. Le parachute ne s’était pas ouvert.
- La C34, au sol, était audible (depuis un point haut) à plus de 15 km. Sa modulation est assez facile à détecter en USB. Et contrairement à sa cousine la SRS400, la C34 ne change pas de fréquence lorsqu’elle touche le sol.
- Perte de temps lors du traçage des relevés, avec des cartes pas assez détaillées. Il faudrait que je teste le fichier .xls de ZV.
- Perte de temps pour trouver des points hauts.
- J’ai lu, sur la liste, que les RS avaient été reçues très loin. Merci pour vos reports.
- Nous avons vu des policiers suisses, qui se sont installés à coté de nous pour un contrôle routier, mais nous ne les avons pas intéressés. Faut dire qu’il n’y avait pas Roland F5ZV…