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Par F5ZV
Après un mini Tour-de-France des radiosondes (Brest, Bordeaux,
Toulouse : trois échecs) nous arrivons en vue de Nîmes.
Il est 14h10 quand nous faisons halte à la sortie de Sauve
(30). Un relevé nous donne 80°, la RS file plein nord,
tant pis pour la visite du Pont-du-Gard. Sans prévision
il va falloir ruser et surtout faire vite. Direction Remoulins
(30) fond la caisse pour lui couper la route.
14h55 Rochefort-du-Gard
: 340° 59+ angle d'élévation très haut,
nous l'avons rattrapée. Elle nous attendait.
15h38 L'Ardoise (c'est le nom du patelin) au bord du Rhône.
Le signal baisse assez vite. En cinq minutes il a disparu donc
un point de chute à une vingtaine de km. Il nous faudra
40mn pour y aller en traversant Bagnols, Pont-St-Esprit
et Bollène afin de nous rendre sur un point dégagé
entre Suze-la-Rousse et Bollène.
L'écoute en roulant ne donne rien et ce n'est qu'à
l'entrée de Suze-la Rousse que le signal est audible
au ras du souffle, en direction 345 degrés.
A partir de là il a été facile de rouler
en direction du signal qui augmentait de niveau très lentement,
preuve que la RS n'était pas toute proche. Nous voyant
venir de loin, elle nous faisait signe.
En approchant du pied du Mont Barri (qui n'est pourtant pas bien
haut) le signal a baissé nettement. En voyant une pancarte
indiquant un belvédère, je me suis dis que de là-haut
on pourrait voir et entendre plus loin. Quelle bonne idée
car à mi-pente le signal est monté à 50+80dB
(oui, je sais que j'exagère mais on n'est pas loin de Marseille).
Le temps de chausser les rangers et nous voilà, XYL et
moi, dans la jungle méditerranéenne. Je ne savais
pas ce qu'était une forêt d'épineux, maintenant
j'en ai une petite idée.
Heureusement cette brave Nîmoise avait eu pitié de
nous en se posant tout près de notre voiture, à
cinquante mètres de la route.
Bien sûr, elle était accrochée dans un arbre
à 4m de haut mais elle avait eu le bon goût de s'arranger
pour que son parachute , également à 4m de haut,
me soit accessible en montant sur le mur d'une sorte de tour ronde
en ruine. Le dérouleur n'avait pas fonctionné, parachute
et sonde était à quelques mètres l'un de
l'autre. Il m'a suffit de couper la ficelle pour récupérer
le tout.
Mais ce n'est pas tout. En arrivant sur les lieux j'avais remarqué
une carrière abandonnée dans laquelle des blocs
de pierre énormes étaient restés là,
comme si les carriers étaient partis déjeuner et
avaient oublié de revenir. Un panneau explicatif au belvédère
(d'où la vue est superbe sur la centrale nucléaire
du Tricastin) nous a permis de comprendre l'importante historique
du lieu : des traces du néolithique, un oppidum celtique
(capitale des Tricastinis), les vestiges d'un château du
XIIème et d'un village médiéval, des maisons
troglodytiques qui étaient encore occupées il y
a cent ans et ces carrières du Barry qui ont fourni la
pierre des beaux immeubles de Lyon, Marseille, Montpellier, Grenoble,
Genève et même Zurich...)
La Nîmoise devait savoir qu'on s'intéressait aussi
aux vieilles choses. Brave Nîmoise, va !