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Par F5ZV
Une alerte automatique de Francis F6AIU m'avait averti que les
KL de Nancy descendaient plein sud. La chasse qu'il avait effectuée
la veille m'avait donné l'occasion de vérifier les
vitesses de montée et de chute pour BT, ce qui m'a permis
de faire une bonne prévision et surtout de tracer un profil
de trajectoire comme sur la page Suivi de la trajectoire en vol.
Premier épisode : la chasse
A 14h30 j'étais sur un point haut situé tout près
du point d'impact théorique. Le suivi de la trajectoire
par rapport au profil théorique m'a permis de voir que
la trajectoire de la RS allait être un peu plus longue que
prévu. Je me suis donc placé dans un endroit mieux
dégagé de mon point haut. Si bien qu'après
l'atterrissage, à 16h02, je recevais encore le signal 57.
Il me restait à faire un relevé transversal pour
déterminer une zone de recherche.
La durée de vie de la KL
de Nancy avec sa "pile à eau" ne dépasse
guère 5h. Je n'avais donc que 2 heures pour la trouver.
Ça paraît long quand on attend le métro mais
dans mon cas c'était très court.
Dès que je suis descendu de mon belvédère,
j'ai perdu le signal. Il m'a fallu parcourir 4 km pour le retrouver.
Tout seul dans le véhicule je ne pouvais qu'écouter
sur la verticale. Tant que le signal augmentait, je roulais dans
la même direction. Quand le signal baissait, je m'arrêtais
pour faire un relevé. C'est comme ça que j'ai pu
déterminer une zone de forêt de quelques hectares
dans laquelle je me suis engagé sans traîner. Il
était 17h35, la zone était bordée par un
petit lac, le Bassin de Champagney.
A moins de 100m de la RS l'AR-1500 était complètement
saturé. Le signal rentrait aussi bien par le boîtier
que par l'antenne. Mais en me décalant de 50 MHz (rien
que cela !) j'ai pu m'approcher des arbres où était
accrochée la sonde. C'est le parachute
qui était le plus visible car il était accroché
à 15m de haut sur un arbre bordant la tranchée occupée
par une ligne téléphonique SNCF (la voie était
vingt mètres en dessous, dans le tunnel.
Curieusement il y avait un accessoire inhabituel accroché
près du dérouleur. Je pense qu'il s'agit d'un réflecteur
radar en carton métallisé. Pour trouver la sonde,
j'ai décalé la fréquence de 100 MHz
et j'ai pu repérer les deux arbres (une bouleau et un charme)
où le boîtier était dissimulé. Lui
aussi était à 14m de hauteur.
Quand j'ai quitté la zone à 18h47, la bête
criait encore mais la fréquence montait tout doucement
en même temps que la modulation changeait et que la puissance
diminuait. Finalement la durée de vie des piles a été
supérieure à 6 heures.
Pendant que la RS était encore en l'air j'ai testé
une 9 éléments 432 que j'avais apportée.
Comparée à ma 5 éléments 403 MHz
je lui ai trouvé quelques dB de gain en plus et une directivité
identique. L'ennui est qu'elle est deux fois plus longue que la
5 éléments. Il faut dont emporter 2 antennes : une
longue pour retrouver le signal et une courte pour rechercher
la RS...
Deuxième épisode : la récupération
Comme je n'avais pas d'accessoires
pour décrocher la RS je suis revenu le lendemain 17 septembre
2008 avec le matériel :
une perche de 12m constituée de bâton de ski emmanchés
l'un derrière l'autre et munie d'un crochet accroché
à une drisse de 4 mm.
Après avoir attrapé le fil (en fait l'antenne filaire
LORAN-C de la KL) avec le crochet, il m'a suffit de redescendre
la canne inutile en démanchant les bâtons un par
un. Après cela il m'a fallu tirer comme une brute sur la
ficelle jusqu'à ce que l'antenne de la KL casse et le boîtier
est tombé sur le sol.
Pendant ce temps-là, la ficelle s'étant détendue,
le dérouleur accroché près du parachute était
descendu de deux mètres, ce qui me l'a rendu accessible
avec la canne de 11m (flexible comme un vrai spaghetti, il faut
qu'elle s'appuie à mi-hauteur sur une branche). En deux
manip le parachute, et les restes de l'enveloppe ont pu être
récupérés.