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Voir aussi : Lâcher
d'un ballon-sonde - Les
dérouleurs de ficelle -
Et plus particulièrement : feuille
de calculs de simulation - ouverture
du parachute - calcul de la
trajectoire de chute d'un ballon - Les
balancements de la nacelle d'un ballon-sonde -
Les paramètres permettant de calculer la vitesse d'un objet
soumis à la fois à son propre poids et à
la résistance de l'air varient en permanence. Ainsi la
vitesse dépend de la résistance de l'air qui elle-même
dépend de la vitesse. Il n'est donc pas possible de définir
une fonction, si compliquée qu'elle soit, sous la forme
V = f(t). La solution passe par le calcul par itérations
qui simplifie énormément le problème et permet
de le comprendre aisément. On va l'appliquer ici pour le
calcul du mouvement de la chaîne de vol entre le moment
précis où le ballon éclate et celui où
sa vitesse de chute se stabilise.
Principe
Imaginons la nacelle d'un ballon juste au moment de l'éclatement
de son enveloppe. Elle se trouve à 30000m d'altitude et
sa vitesse verticale est nulle. Si on calcule sa vitesse au bout
de 10 secondes en partant du principe que la résistance
de l'air est nulle (puisque la vitesse initiale est nulle) on
obtiendra un résultat très erroné car déjà
au bout d'une seconde on devine que la vitesse sera suffisante
pour provoquer un freinage grâce au parachute.
Refaisons le calcul mais, au lieu d'attendre 10 secondes, prenons
un intervalle d'une seconde en considérant toujours que
la vitesse initiale est nulle mais en admettant que cette vitesse
n'augmente pas pendant tout l'intervalle de temps. Le résistance
de l'air est nulle, la nacelle est soumise seulement à
l'accélération de la pesanteur. Au bout d'une seconde,
sa vitesse V sera de l'ordre de 9,7m/s.
Nouveau calcul en partant des résultats du calcul précédent
et toujours sur un intervalle de une seconde. Cette fois nous
prenons comme vitesse initiale V=9,7m/s et nous pouvons calculer
la résistance de l'air que nous considèrerons comme
constante pendant tout l'intervalle de temps. Le freinage est
pris en compte, la vitesse au bout de 2 secondes ne sera pas de
19,4 comme nous l'aurions calculée sans tenir compte de
la résistance de l'air mais de 17,2 m/s (dans cet exemple).
La suite des calculs s'effectue de la même manière,
jusqu'à l'impact.
Pourtant on se doute que, pendant un intervalle d'une seconde,
il se passe beaucoup de choses ; de t0 (instant de l'éclatement)
à t0+1 (une seconde plus tard) la vitesse est passée
de 0 à 9,7m/s. Cet accroissement est très grand.
Si au lieu d'un intervalle de 1 seconde on prend un intervalle
de 0,1 seconde en faisant dix calculs au lieu d'un le résultat
sera plus proche de la réalité.
Refaisons le calcul en considérant que la vitesse est constante
pendant un dixième de seconde. A t0+0.1 la vitesse est
de 1,9 m/s et au bout de 10 calculs, donc d'une seconde, la vitesse
est de 9,9 m/s (au lieu de 17,2 m/s). L'amélioration
est considérable.
Et si on prenait un intervalle de 0,01s ? Le calcul nécessite
100 étapes (100 itérations) au lieu de 10 et le
résultat est encore plus proche de la réalité
: V=9,1 m/s
On voit que, plus court est l'intervalle durant lequel on considère
que la vitesse est constante (plus fin est le pas de calcul),
plus grande est la précision et plus grand est le temps
de calcul. La recherche de la précision maximum se heurte
aux limites des ressources de calcul nécessaire donc des
capacités de l'ordinateur utilisé.
Application
A titre d'exemple voici la description du processus de calcul
de la trajectoire d'une radiosonde retombant sous son parachute.
1) Caractéristiques :
masse du boîtier+parachute+ficelle+dérouleur+restes
d'enveloppe : m = 0,6kg
surface du parachute : S = 0,8 m²
coefficient de traînée global Cx = 1,7
note : ce Cx a été déterminé
à partir d'une trajectoire réelle. En fait il prend
en compte la totalité des surfaces et Cx de la chaîne
de vol. On aurait pu aussi bien majorer la surface S pour
tenir compte du freinage dû au boîtier lui-même
et celui assuré par l'ensemble des restes d'enveloppe sur
son propre poids. La raison de ce choix est que la surface S
du parachute est le seul élément mesurable.
2) Paramètres initiaux
altitude d'éclatement h0 = 30000m
vitesse de chute V0 = 0 m/s
accélération de la pesanteur g = 9,71 à
30000m (valeur que l'on pourrait considérer comme constante
jusqu'au sol)
Masse volumique de l'air rho = 0,02 kg/m3 à 30000m
(valeur qui varie énormément et qu'il est nécessaire
de corriger tous les 1000m)
3) Les forces en présence et leur action sur le déplacement
de la chaîne de vol
Comme tout objet, la nacelle du
ballon (ici une radiosonde), le parachute, la ficelle... sont
soumis à une force (leur poids total) due à l'attraction
terrestre dont l'intensité P en newtons est égale
au produit de g par la masse m qui, ici, représente
l'ensemble des masses de la chaîne de vol - formule (1).
S'opposant au poids P dirigé vers le bas, la résistance
de l'air R sur le parachute (mais aussi sur le boîtier,
la ficelle, les accessoires, les restes de l'enveloppe...) dépend
de la masse volumique de l'air à l'altitude considérée,
du produit Cx.S qui est un paramètre que l'on considère
par simplification comme constant de l'éclatement jusqu'à
l'impact. C'est une hypothèse qui écarte le fait
que l'enveloppe continue à se déchirer, que les
suspentes du parachute peuvent se vriller et que parachute et
restes de l'enveloppe peuvent s'emmêler intimement. Le produit
CxS représente l'ensemble de la chaîne de
vol et pas seulement le parachute - formule (2).
La force F résulte de l'antagonisme entre P
et R. Elle est toujours dirigée vers le bas car
R ne peut être supérieure à P.
Elle a une intensité nulle lorsque la vitesse est stabilisée.
Vitesse stabilisée ne veut pas dire vitesse constante car
on sait que la masse volumique de l'air (rho) augmente
lorsqu'on se rapproche du sol - formule (3).
L'accélération de la chaîne de vol (lettre
grecque gamma) est égale au rapport de F
divisée par la masse m. Elle est dirigée
vers le bas, comme P . Cette accélération
est égale à g au moment de l'éclatement
puis tend vers 0 lorsque la vitesse se stabilise - formule (4).
La variation de vitesse (une augmentation dans le cas de la chute)
est le produit de l'accélération par le temps. V0
étant la vitesse initiale. Le temps t est bien sûr
l'intervalle de temps pendant lequel on considère que la
vitesse est constante - formule (5).
La perte d'altitude pendant l'intervalle de temps t est
le produit de la vitesse par t. L'altitude atteinte au
bout de t est égale à l'altitude initiale
diminuée de cette perte d'altitude - formule (6).
4) Exemple numérique
Nous partirons des caractéristiques et des paramètres
initiaux cités plus haut.
Intervalle de temps : 0,1s
a) première itération
On applique directement les formules de la figure ci-dessus
(1) P = 0,6 x 9,715 = 5,83 N
(2) R = 0,5 x 0,02 x 1,7 x 0,8 x 0² = 0 N (vitesse initiale
nulle)
(3) F = 5,83 - 0 = 5,83 N
(4) g = 5,83 / 0,6 = 9,71 m/s²
(5) V = 9,71 x 0,1 + 0 = 0,971 m/s
(6) h = 30000 - 0,971 x 0,1 = 29999,9 m
b) deuxième itération
Les valeurs initiales sont celles que nous avons calculées
dans la précédente itération :
altitude d'éclatement h0 = 29999,9 m
vitesse de chute V0 = 0,971 m/s
(1) P = 0,6 x 9,715 = 5,83 N
(2) R = 0,5 x 0,02 x 1,7 x 0,8 x 0,971² = 0,014 N
(3) F = 5,83 - 0,014 = 5,815 N
(4) g = 5,815 / 0,6 = 9,692 m/s²
(5) V = 9,692 x 0,1 + 0,971 = 1,941 m/s
(6) h = 30000 - 1,941 x 0,1 = 29999,7 m
Remarque : lors du calcul, quand l'accélération
est pratiquement nulle, une instabilité apparaît.
Plus l'intervalle de temps est petit, plus tard elle apparaît
dans la descente, la RS semble alors faire du yoyo. Une autre
méthode devra être utilisée pour l'ensemble
de la trajectoire (voir page : calcul de
la trajectoire de chute d'un ballon )
Programme de calcul
Le développement d'un petit
programme de simulation est à la portée d'un programmeur
un peu expérimenté. Etant donné la multitude
de langages on ne donnera pas ici un programme tout fait.
Par contre la simulation à l'aide d'un tableur comme Open
Office ou Excel est très facile à écrire.
La feuille Excel représentée sur la copie d'écran
ci-contre peut-être téléchargée et
modifiée facilement : Parachutes.xls
A chaque ligne correspond une itération. Les valeurs de
g et de rho ne sont pas extraites dans une table mais calculées
à l'aide de formules.
Les caractéristiques et les paramètres initiaux
sont à saisir dans les cellules au dessus du tableau (libellés
en rouge).
Pour des raisons de taille de fichier, le tableau a été
limité à quelques lignes. Il suffit de recopier
la dernière ligne quelques centaines ou quelques milliers
de fois pour faire atteindre la stabilisation de la vitesse (feuille
1) ou dérouler la trajectoire jusqu'au sol (feuille 2).
Pour avoir une courbe couvrant la totalité de la trajectoire
et rien de plus, il est nécessaire d'ajuster la taille
du groupe de cellule couvert par les séries de points.
Vérification par le décodage
Les courbes ci-dessous montrent une simulation sur Excel et le
résultat du décodage de la M2K2 de Trappes effectué
le 21/12/2010
Le décodage de la M2K2 montre une stabilisation de la vitesse au bout de 18 secondes | Sur cette simulation la vitesse se stabilise au bout de 7 secondes |