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 Le "Wettermuseum" de Lindenberg
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Voir aussi :  De la montgolfière à la radiosonde moderneLes radiosondes à tubes de 1940 à 1970la radiosonde Graw-Sprenger H50 - Les radiosondes anciennes 
Site officiel : Wettermuseum


Le Musée de la météo (et des mesures dans l'atmosphère) de Lindenberg est un endroit qui mérite le détour, non seulement parce qu'il traite du sujet qui nous intéresse, le radiosondage, mais aussi parce qu'il est un modèle sur le plan de la pédagogie. Le néophyte comme le passionné trouveront beaucoup de plaisir à le visiter. Il se trouve à Lindenberg, tout près de l'observatoire météo historique allemand.

Le lieu

Lindenberg est un petit village situé à 60km à vol d'oiseau au sud-est du centre de Berlin et à 30km de la frontière polonaise. C'est à la fois parce que l'endroit était désert et qu'il se trouvait près d'une des rares collines de la région, un pays vraiment plat, que Richard Assmann, savant météorologiste allemand, le choisit en 1905 pour y établir un centre d'étude de l'atmosphère. Un siècle plus tard, ce centre est toujours aussi actif en matière de recherches (étude de la haute atmosphère), c'est le MOL (Meteorologischen Observatorium Lindenberg / Richard Assmann Observatorium) qui effectue actuellement quatre radiosondages par jour.
On peut se rendre à Lindenberg par le train depuis Berlin ou Frankfurt/Oder ou bien en arrivant par la route B246 après avoir quitté l'autoroute E30 à Storkow (rep.
S sur la figure ci-contre) et pris la direction de Beeskow.
La position géographique du musée (rep.
W sur la figure) est : 52,2046 / 14,1165
Son adresse postale est :
 Wettermuseum e. V.
 Schulstrasse 4
 15848 Tauche, OT Lindenberg.


Les autres repères sont :
B1 : hangar n°1 de gonflage des ballons. Reconstruit, il est utilisé actuellement pour la préparation des radiosondes
B2 : ancien hangar de gonflage et de stockage des ballons captifs et des cerf-volants. Restauré, il abrite une exposition permanente consacrée aux sondages par cerfs-volants, ballons captifs et bien sûr radiosondes.


L'association

Le centenaire de la création de l'Observatorium de Lindenberg a été fêté en 2005 et c'est à ce moment que Bernd, Frank, Hans et quelques passionnés de météorologie et d'histoire ont décidé de se constituer en association pour construire un musée de la météorologie et de l'aérologie. En 2006, la toute nouvelle association comptait déjà 45 membres. Il leur a fallu d'abord un local pour accueillir le public et installer un petit bureau : l'arrondissement dont dépend Lindenberg leur a prêté un bâtiment scolaire désaffecté. Les travaux de réfection ont été menés à bien par des bénévoles : une salle aménagée comme lieu d'exposition, une autre pour pouvoir accueillir des scolaires et une troisième comme bureau pour le secrétariat. L'association avait ainsi une adresse postale et un lieu pour accueillir les visiteurs. La deuxième étape fut franchie en 2007 avec l'acquisition du hangar de gonflage (
B2 sur la photo aérienne ci-dessus), construit en 1936. Comme il s'agissait d'un monument historique, la restauration a été supervisée par l'administration compétente, les fonds nécessaires à l'opération ont été en partie collectés avec l'aide de la télévision et les bénévoles ont apporté leur énergie. En mars 2007, le bâtiment était prêt à accueillir la grande exposition permanente.
En 2008 l'observatorium cédait à l'association le terrain situé à côté du hangar B2 avec deux constructions historiques : un bâtiment en dur construit en 1938 et la deuxième Windenhaus, une maisonnette entièrement vitrée abritant un treuil, construite en 1936. Cette dernière, également monument historique et restaurée en tant que telle sera bientôt aussi un lieu d'exposition. Il reste maintenant cette construction de 1938 à rénover et à aménager pour devenir le bâtiment principal du musée. La plus grosse difficulté à surmonter est à présent le financement ; l'association s'est jusqu'à maintenant débrouillée sans aides publiques, elle vit des cotisations de ses membres et des droits d'admission payés par les visiteurs (3000 en 2010) et recherche de nouveaux membres et des sponsors.
  
 Le bâtiment d'accueil (rep W)    Siegfried DL7USC, Bernd (président) et Hans (historien de l'association) dans la salle d'expo et d'accueil


Les buts et les actions

Comme tout musée qui se respecte, le Wettermuseum s'est fixé de :
- rassembler, conserver et restaurer tous les objets et documents relatifs aux mesures dans l'atmosphère dans le passé
- faire connaître et faire comprendre au public, et en particulier aux scolaires, les phénomènes se déroulant dans l'atmosphère ainsi que les moyens de les étudier.
- contribuer à des recherches sur l'histoire de l'Observatoire et des techniques qui y furent utilisées (sondages par ballons captifs, cerfs-volants...)
Ces trois objectifs ont été atteints. D'abord par la collecte, grâce à des dons nombreux, d'un ensemble d'appareils de mesure anciens et de radiosondes de toutes provenances et dont certaines datent du lendemain de la guerre. Des anciens cerfs-volants et une fusée-sonde sont présentés avec les radiosondes dans l'ancien hangar de gonflage (rep.
B2), une quinzaine de panneaux explicatifs présentent des photos anciennes qui permettent d'imaginer la façon dont ces appareils étaient utilisés. Il y a en particulier une vitrine qui rassemble les principaux constituants de radiosondes anciennes et récentes, ce qui permet à tous les visiteurs, néophytes comme spécialistes, de comprendre le rôle de chaque composants et de voir l'évolution de la technologie.
L'accueil des scolaires est particulièrement adapté aux visites de classes dans le cadre de projets pédagogiques avec des démonstrations et des animations sur mesure. Les élèves peuvent effectuer des manipulations qui leur permettront de comprendre les phénomènes les plus simples relatifs à la météorologie. Le spectacle du lâcher de la radiosonde de 12Z est apprécié par tous.

La visite

Elle commence par la salle d'exposition du bâtiment d'accueil de la Schulstrasse, la rue de l'école. On le trouve assez facilement en suivant les petites pancartes. Parking facile.
Le mieux est de commencer en regardant un film (sous-titré en anglais) d'une douzaine de minutes tourné vers 1930 à une époque où la radiosonde n'était pas encore utilisée. Tous les moyens de mesures dans l'atmosphère sont évoqués et en particulier le cerf-volant. Les instruments que l'on aperçoit sur l'écran sont là, dans la salle : le psychromètre à aspiration inventé par Assmann en 1889, des thermomètres, des pluviomètres, des appareils divers pour la mesure du rayonnement solaire (L'observatoire de Lindenberg consacre actuellement une grande part de ses efforts à l'étude du rayonnement solaire)...
On y découvre bien sûr de nombreux documents et photos permettant d'imaginer ce qu'était le travail des météorologues à l'époque d'Assmann et de Teisserenc de Bort.
  
 Bernd et le psychromètre à aspiration d'Assmann.    Initiation aux mesures aérologiques et présentation de pluviomètres (à droite).


Petit tour dans le parc de l'Observatorium

Une petite promenade de 600m nous amène devant le bâtiment où la radiosonde de midi est en cours de préparation. Le ballon de 800g (parachute compris) est en cours de gonflage (à l'hélium). La radiosonde est une RS92SGP et sa fréquence habituelle est 405.100 MHz comme celle de Stuttgart. Même quand on en a vu des dizaines s'échapper dans les airs, le moment est toujours impressionnant, surtout quand on se dit que celle-ci va se poser en Pologne... On aura une pensée pour Paul Dückert qui, le 22 mai 1930, lâcha ici la première radiosonde allemande qu'il avait lui-même conçue. Elle mesurait à la fois la pression, la température et l'humidité.
Sur la butte se trouve un étrange édicule qui ressemble à une serre : c'est la Windenhaus. On serait tenté de traduire ce nom par "la maison des vents" (der Wind = le vent, das Haus = la maison en allemand) mais ce serait une erreur car il s'agit en fait de la maison du treuil (die Winde = le treuil), ce treuil qui, de 1910 à 1954 permettait la manoeuvre de grands cerfs-volants (et de ballons captifs) jusqu'à plus de 4000m d'altitude et même, à titre de record jusqu'ici inégalé (pour un cerf-volant), 9750m le 1er août 1919. Toute la maisonnette pivote sur son axe pour tourner le dos au vent. Le mécanicien pouvait suivre des yeux (quand la visibilité le permettait) le cerf-volant au bout de son câble d'acier. Il faut imaginer une rupture de câble (c'était relativement fréquent) et le cerf-volant s'échappant au loin en traînant le reste de fil d'acier. Un jour, à Tegel, l'observatoire en service près de Berlin avant Lindenberg, un train de cinq cerfs-volants fous a parcouru 140km en traînant 7km de câble d'acier provoquant des dégâts inhabituels au sol ! On comprend pourquoi Richard Assmann a cherché un endroit désert pour installer son nouvel observatoire. Tout ça est très bien raconté dans l'excellent site : Cerfs-volants anciens (voir lien en bas de page).

  
 Préparation de la radiosonde de 12Z (lâchée à 1145Z)    La maison du treuil, à gauche, et un labo consacré à l'étude du rayonnement, à droite.


La Ballonhalle 2

Retour dans le village, au 21 de la Herzberger Strasse exactement. De la gauche vers la droite : le hangar bardé de bois au toit à deux pans arrondis qui n'est pas sans rappeler une grange d'Amérique du Nord, une Windenhaus, et un bâtiment sans étage allongé. Ce dernier, qui devrait devenir le bâtiment d'accueil après rénovation, a été construit pendant la dernière guerre et servait pour la préparation des radiosondes.
La Windenhaus, rénovée, est vide, le treuil est absent. Elle servira de lieu d'exposition dès que les aménagements en cours seront terminés.
Il reste la Ballonhalle, bâtiment entièrement en bois construit en 1936, qui servait au gonflage et au stockage des ballons captifs et des cerfs-volants. Une grande porte coulissante, à l'opposé de la route, permettait de sortir les ballons prêts à décoller.
C'est la salle d'exposition la plus importante. On y entre par une petite porte et ce qui frappe le plus le visiteur, ce sont ces cerf-volants démesurés qui sont accrochés au plafond. Ce sont pour la plupart des appareils reconstitués d'après des plans anciens.
Six vitrines présentent, classés par thèmes, différents instruments de mesure, entiers ou décortiqués pour en montrer les organes. On peut ainsi s'étonner devant l'ingéniosité des anciens pour réaliser des capteurs ou des systèmes de codage à la fois bon marché, légers et précis (du moins pour l'époque). En plus des radiosondes, on pourra voir des météographes (enregistreurs installés sur les cerfs-volants ou les ballons captifs) des fusées-sondes (rocketsonde en anglais ou Raketensonde en allemand), une dropsonde...
Une douzaine de panneaux explicatifs particulièrement bien faits présentent des photos anciennes où peuvent se voir certains des objets exposés dans les vitrines. Les explications succinctes sont suffisantes à la fois pour le public et pour les amateurs avertis.

  
 La Ballonhalle 2 vue depuis la route    La Windenhause 2

  
 Une petite partie de l'espace d'exposition, le cerf-volant 684 est une antiquité.    Un panneau explicatif sur les radiosondes


  
 Capteurs et autres composants d'une radiosonde    rocketsonde, dropsonde et radiosonde pour ballon captif

  
 Météorographes pour cerfs-volants, avions, ballon libre...    Etage supérieur d'une fusée-sonde


Bibliographie et sources

Lindenberger Himmels Jäger - un livre passionnant écrit par Hans Steinhagen, historien de l'association
Meteorologisches Observatorium Lindenberg - Richard-Aßmann-Observatorium

100 Jahre Atmosphärensondierung am Meteorologischen Observatorium Lindenberg (Promet 2005 Helf 2-4)
Entdeckungen in freier Atmosphäre

Cerfs-volants anciens.
http://www.aigoual.asso.fr/fr/expo_perm.php : le site du musée de la météo du Mont Aigoual. Le rayon radiosondage est symbolique.