(1)

 Radiosonde type Graw fin des années 40
Retour : 03- Les principaux types de radiosondes - Les radiosondes anciennes

Voir aussi : Les débuts du radiosondage 1920-1945 - Les radiosondes à tubes de 1940 à 1970 - La Lang-sonde 1936-1948 - La Graw-sonde 1939 -                  

En 1942, la socièté Dr. GRAW Messgeräte basée à Berlin et fondée par le docteur Josef Graw en 1938, brevetait un système ingénieux pour coder en morse les informations mesurées par une radiosonde. Un tambour métallique imprimé avec un vernis isolant et montrant deux frises très particulières était utilisé. On le trouve sur plusieurs modèles comme la H50 et la M60 et sur la petite sonde remarquablement simple décrite ici où il est entraîné par une hélice multi-pales.

Histoire

Aucune indication précise ne permet d'identifier et de dater cette sonde.
- le tambour de codage en morse laisse supposer que la firme Graw en est le concepteur et fabricant
- la date de fabrication est bien sûr postérieure à 1942, date de dépôt du brevet, mais peut être aussi plus récente que 1943 si l'indication 08/43 imprimé sur le tube est une date ou encore que 1945 si l'indication "07/45 H"portée sur le support du tube en est une également.
Il est possible que cette sonde ait précédé la H50 ou ait été développée en parallèle. Dans ce cas, elle pourrait avoir été fabriquée dans le début des années 50.
Mais la période la plus vraisemblable est comprise entre 1945 et 1950, la réutilisation d'un tube fabriqué pour la Wehrmacht étant peu probable après 1950.

Description

Boîte en carton métallisé ou peint avec une peinture à base de métal.
Une platine en aluminium supporte les capteurs côté extérieur et le mécanisme de codage côté intérieur du boîtier. Elle est facilement démontable en dévissant 4 vis moletées qui tiennent également le capot en tôle d'aluminium très mince qui protège les capteurs de température (bilame métallique cylindrique) et d'humidité (cheveu).
3 prises d'alimentation sous la forme de douilles bananes asymétriques permettent de brancher un bloc contenant une pile HT et un groupe d'accus pour le chauffage du tube.
Deux fils isolés noirs sortent du boîtier.



Caractéristiques

Dimensions du boîtier : Longueur 215mm sans pile ; largeur 67mm ; hauteur 90mm avec la cheminée
Masse : 370g avec piles, 587g avec le bloc d'alimentation
Fréquence : quelques MHz, vu la bobine.
Alimentation : piles : 90x75x50mm masse 217g connectée par 3 fiches bananes. Entraxes : 0-24 et 0-42mm. Tension de chauffage 2,1V et tension anode 45 volts (30 éléments Zn-C)
Capteurs : bilame métallique pour la mesure de la température ; hygromètre à cheveu ; capsule de Vidie pour la mesure de la pression.



Capot enlevé 
 (B) Douilles bananes de fixation du bloc d'alimentation
 (C) Cheminée du capteur de température  
 (H) Hélice à 8 pales
  Platine seule 
 (C) Cheminée du capteur de température (enlevée) 
 (G) Glissière en bois pour la fixation de la cheminée  
 (H) Hélice à 8 pales
 (T) capteur de température
 (M) Tambour de codage
 (P) Capteur de pression (capsules de Vidie)
 (U) Capteur d'humidité, Extrémité fixe du cheveu

Emetteur

Il est câblé sur une plaquette de bakelite sur laquelle sont fixées les trois douilles banane de l'alimentation.
La bobine, qui comporte deux enroulements, l'un de 40 spires et l'autre de 31, laisse supposer que la fréquence d'émission est de l'ordre de quelques MHz. La fréquence peut être réglée en agissant sur un condensateur ajustable.
Le tube porte les indications suivantes :
"08/43" qui pourrait être la date de fabrication en août 1943
"Wehrmachteigentum" qui peut se traduire par "Propriété des forces armées" ou plus spécialement "Propriété de la Wehrmacht"
"VVZA745 ou "WzAV45" : référence du tube surmonté de l'aigle tenant la croix gammée dans ses serres.
Le support du tube est marqué "07/45 H"

La simplicité du montage fait supposer que la porteuse n'est pas modulée mais simplement découpée par le système de codage. Hypothèse à vérifier en relevant le schéma électrique de la sonde.

 
 (L) Self de l'oscillateur
 (S) Support du tube de l'oscillateur
 (T) Tube
   (B) Douille banane d'alimentation
 (L) Self de l'oscillateur
 (S) Support du tube de l'oscillateur
 (T) Tube


Capteurs

La pression est mesurée à l'aide de deux capsules de Vidie agissant sur un levier qui porte à son extrémité une aiguille frottant sur le tambour de codage. Le mécanisme est visible sur les photos du paragraphe "codage des données"
Le capteur de température est un bilame métallique (rep. T de la photo ci-dessous à gauche) dont les déformations provoquent le déplacement d'un levier (rep. T) semblable à celui du capteur de pression.
L'humidité agit sur la longueur d'un cheveu (rep. U de la photo ci-dessous à droite) dont les variations sont amplifiées par le levier (rep. Lu) qui, comme pour la pression et la température, frotte sur le tambour.

Les trois leviers sont disposés de façon à ce que les trois valeurs mesurées soient codées chacune à son tour.
 
 (C) Cheminée du capteur de température
 (Lt) Levier frottant sur le tambour de codage
 (T) Bilame métallique se déformant sous l'effet de la température
   (C) Cheminée du capteur de température
 (Lu) Levier frottant sur le tambour de codage
 (S) ressort de rappel de l'hygromètre
 (U) Crochet sur lequel est fixé le cheveu 


Codage des données

Le déplacement de la sonde dans l'air lors de la montée provoque la rotation de l'hélice à 8 pales et par conséquent celle de l'arbre (rep. A sur les photos ci-dessous).
Le mouvement de l'arbre est démultiplié par un train d'engrenages droits dont le mouvement est très doux. La rotation du tambour fait que chacune des pointes glissant dans un des sillons passe à son tour à travers la frise la plus développée, puis dans celle la plus serrée. Comme le dessin en blanc correspond à une absence de vernis isolant (bleu) la pointe entre en contact avec le métal du tambour et le contact s'établit. La forme du dessin est conçue pour que, suivant le sillon concerné, deux caractères morse soient émis à la suite l'un de l'autre. Ce principe, que l'on retrouve sur la H50 et la M60 est détaillé sur cette page : Le système de codage en morse de la M60
La rotation du tambour est proportionnelle à la vitesse de montée mais aussi à la densité de l'air. Ce type de sondes, comme toutes celles entraînées par un moulinet (Vaisala RS11, Kew MKII...) fonctionne mal dans les couches supérieures de la stratosphère.
 
 (A) arbre de l'hélice d'entraînement du tambour
 (D) Démultiplication à roues dentées
 (Lp) Levier du capteur de pression frottant sur le tambour de codage 
 (P) Capsules de Vidie
 (T) Tambour de codage
 (U) Capteur d'humidité
   (A) arbre de l'hélice d'entraînement du tambour
 (D) Démultiplication à roues dentées 
 (T) Tambour de codage


Alimentation


Le bloc d'alimentation, enfiché sur les trois douilles banane est semblable sinon identique à celui de la Lang-sonde.


Sources

- examen de l'exemplaire RSM-007 de la collection de Payerne.


Remerciements

- Radiosondeurs de Payerne