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 Une radiosonde ancienne : la Graw-sonde 1939
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Voir aussi : Les débuts du radiosondage 1920-1945 - Les radiosondes à tubes de 1940 à 1970 - Radiosonde type Graw fin des années 40 - La Lang-sonde 1936-1948 - Le Grawsche-Sektor -        



Histoire

  Dans la période 1939-1943 la société Dr Graw développa une sonde, appelée couramment "Graw-sonde", qui fut l'une des toutes premières radiosondes à être produite en série.
La Grawsonde a été fabriquée en présérie après 1939 par la société Dr JGraw fondée en 1937 mais n'a pas été utilisée. C'est seulement à partir de 1944 qu'elle a été produite en grande série. Après la fin de la guerre elle a été fabriquée et utilisée pendant cinq ans dans le NW de l'Allemagne. Son système de codage des données PTU utilise un principe qui annonce celui de la H50.
La sonde décrite ici est une variante de la Graw-sonde ; elle a également un air de parenté marqué avec la radiosonde type Graw fin des années 40 utilisant le même type de boîtier et le même émetteur.

Description

Le boîtier en carton est protégé par une peinture gris métallisé. La cheminée qui protège le capteur de température est exceptionnellement longue, elle se fixe sur une glissière en bois. Cette cheminée en tôle d'aluminium mince formée en cylindre abrite également l'hygromètre à cheveu. Son rôle est de protéger les capteurs de l'influence du rayonnement solaire, sa surface extérieure était polie pour réfléchir les rayons du soleil tandis que sa face intérieure est peinte en noir..
Sur la face inférieure de la boîte sont alignées trois douilles bananes dans lesquelles vient s'enficher le bloc pile.
Le mécanisme de codage est un système original s'appuyant sur deux brevets déposés 1938/1939 et qui pourrait bien avoir servi de base pour l'invention du tambour de la H50 (et par la suite celui de la M60 décrit dans cette page). Ce système, connu sous la dénomination de Grawschen Sektor permet de coder en morse les déformations d'un capteur de pression ou de température à l'aide d'une marguerite dont un pétale frotte sur une sorte de portion de cylindre en forme de secteur, d'où son nom.
L'émetteur utilise un seul tube, il est semblable à celui de la Lang-sonde citée plus haut et émettait sur quelques MHz.
Caractéristiques

Dimensions du boîtier : Longueur 170mm (350mm hors-tout) ; largeur 70mm ; hauteur 180mm
Masse : 466g sans piles
Fréquence : entre 2 et 5MHz
Alimentation : par piles et accus
Capteurs : P : deux capsules de Vidie - T :bilame métallique - U : hygromètre à cheveu


Le mécanisme de codage est fixé sous la platine, bien protégé par le boîtier. Cette platine ferme le boîtier et supporte la cheminée et les capteurs sur sa face externe
L'émetteur est fixé contre la face interne de l'extrémité du boîtier à l'aide des trois douilles banane

 (M) Moteur électrique
 (P) Capteur de pression
 (S) Grawschen Sektor
 (T) Capteur de température (bilame métallique)
 (Tx) Emetteur
   (P) Capteur de pression
 (Tx) Emetteur

Principe du Grawschen-Sektor

(Voir la page consacrée au  Grawsche-Sektor )
Le but du système est de transformer le mouvement de translation produit par l'élément sensible, ici un empilage de capsules de Vidie, en un caractère du code Morse.
Pour cela :
- les capsules de Vidie se dilatent lorsque la pression diminue avec l'altitude
- leur dilatation, mouvement de translation, est transmis par un levier-bielle (rep.
L sur les photos ci-dessous)
- le levier provoque la rotation de l'axe d'un secteur denté (rep.
D) qui engrène sur un pignon denté (non visible sur la photo)
- Le pignon denté est solidaire d'une marguerite (rep.
F) qui tourne en même temps que lui (voir détails du fonctionnement dans la section "Capteurs" ci-dessous)
- Les pétales de la marguerite comporte un téton terminé par une aiguille qui frotte à la périphérie du Grawschen-Sektor (rep.
S)

Le Grawschen Sektor (ou Grawsche Sektor) a la forme d'une portion de cylindre ayant l'allure d'un morceau de camembert. Il est composé d'un empilage de tôles métalliques découpées en forme de secteur et séparées par des plaques minces d'isolant dont le rayon est un peu plus grand que celui des tôles.
Les tôles métalliques ont leur bord circulaire partiellement denté, chaque dent représentant un point (dent étroite) ou un trait (dent large) du code morse. Chaque tôle porte donc un caractère morse unique. On peut distinguer les points et les traits sur le repère
S de la photo de droite.
L'aiguille d'un pétale de la marguerite a pour rôle de frotter contre les dents de l'une ou l'autre tôle, selon sa position. Lorsque le Grawschen-Sektor tourne, les points et les traits sont émis par l'émetteur dont la fréquence de la porteuse est shiftée par ce manipulateur original.

Comme la marguerite tourne d'un angle bien supérieur à celui formé par deux pétales, dès qu'un pétale a parcouru toute la largeur du Grawschen-Sektor, le pétale suivant prend le relais. Ainsi, le même caractère est utilisé à plusieurs reprises pendant la montée pour coder des pressions (donc des altitudes) différentes. Comme la vitesse de montée est constante, une interruption de transmission n'est pas trop gênante car les mesures suivant la reprise peuvent être positionnée sur la courbe de variation d'altitude sans ambiguïté.
 
 (F) Marguerite à 12 pétales du capteur de pression
 (Ft) Marguerite du capteur de température
 (L) Levier-bielle
 (M) Moteur électrique
 (P) Capteur de pression (deux capsules de Vidie)
   (D) Secteur denté
 (F) Marguerite à 12 pétales du capteur de pression
 (Ft) Marguerite du capteur de température
 (L) Levier-bielle
 (S) Grawschen-Sektor


Capteurs

Pression
La photo de gauche montre en détails le mécanisme de transformation du mouvement de déformation des capsules de Vidie (rep.
P) en un mouvement de rotation de la marguerite (rep. F) par l'intermédiaire du couple d'engrenages secteur (rep. D) et pignon dentés (rep. B).
Température
Le bilame métallique cylindrique a tendance à s'enrouler ou à se dérouler lorsqu'il est soumis à des variations de température. Ses déformations sont transmises par un levier L qui agit comme une bielle sur un secteur denté absolument semblable à celui équipant le mécanisme du capteur de pression de la photo de gauche.
La marguerite du capteur de température (rep.
Ft sur les photos ci-dessus) tourne dans un plan différent de celle du capteur de pression, le Grawschen-Sektor entre en contact avec le pétale concerné environ un sixième de tour plus tard.
Humidité
Le capteur d'humidité est un hygromètre à cheveu placé dans la cheminée, à côté du capteur de température. Le principe de codage des variations de longueur du cheveu soumis à l'air circulant dans la cheminée est semblable à celui des mesures de température et de pression, à ceci près qu'il ne comporte qu'un simple "pétale", la finesse de la mesure est donc nettement moins bonne.
 
Capteur de pression
 (B) pignon denté entraînant la marguerite F
 (D) Secteur denté
 (F) Marguerite à 12 pétales
 (L) Levier-bielle
 (P) Capteur de pression (deux capsules de Vidie)
  Capteur de température
 (L) Levier-bielle transmettant les déformations du bilame
 (T) Capteur de température (bilame métallique)


L'émetteur

C'est un Hartley utilisant une pentode RV2,4P700 montée en triode. Un condensateur de faible valeur relié à la connexion d'anode est mis à la masse par le Grawschen-Sektor lorsque le contact entre un pétale de marguerite et une dent d'un des secteurs est établi. La fréquence est alors shiftée.
Comme le connecteur de pile est identique à celui de la Lang-Sonde il est vraisemblable que l'alimentation de la sonde soit assuré par le même modèle de pile Thor-Füll fournissant une tension d'anode de 45V et une tension de chauffage (utilisée également pour faire tourner le moteur) de 2,1V.
 
Platine de l'émetteur
 (L) Self
 (T) Tube
  Platine de l'émetteur
 (A) Douilles banane d'alimentation électrique
 (C) Condensateur ajustable de la fréquence


Sources

- examen de l'exemplaire RSM-004 de la collection de Payerne.
- Die Entwicklung der deutschen Radiosonden


Remerciements

- Radiosondeurs de Payerne