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 Radiosonde METOX CT années 1950
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Voir aussi : Les débuts du radiosondage 1920-1945 - Les radiosondes à tubes de 1940 à 1970 - Le système de codage de la radiosonde O.N.M. - Une radiosonde MESURAL années 80 - Radiosonde ONM type RGS 1948 -


Historique

Mise au point au début des années 50 la radiosonde Metox CT (abréviation de convertisseur-transformateur) a hérité de la radiosonde O.N.M. la forme générale de son châssis, bien que la disposition des composants soit différente, le principe de chacun de ses capteurs et jusqu'aux types de lampe et self de son émetteur HF (27-30MHz). Pour la mesure des vents, un émetteur supplémentaire UHF (403MHz) pouvait lui être adjoint permettant le suivi de la sonde par radiothéodolite. Par contre, le système de codage est foncièrement différent de la radiosonde O.N.M. fabriquée par Présalé vers 1947 ou Copel et Lecadet à partir de 1948.
Le modèle utilisé en 1959 utilisait une bandelette de baudruche à la place du cheveu. Voir : les capteurs d'humidité.
En 1966, la Société canadienne de météorologie et océanographie (SCMO) utilisait le système de radiosondage Metox pour une campagne de mesure en Alberta
Les radiosondes Mesural qui lui ont succédé, de même que celle fabriquée par la Compagnie des Compteurs de Montrouge (voir cette page), ont conservé son plateau circulaire pour le codage des signaux, à quelques détails près. La radiosonde de la CdC avait même gardé, fin des années 60, son bilame métallique rectangulaire.
Ce type de radiosonde a été utilisée par la Météorologie nationale en France à partir de 1952 jusque vers 1966.




Description

Le châssis et les piles étaient placés dans un boîtier en carton semblable à celui de la radiosonde O.N.M.
Les capteurs sont placés dans la cheminée dont le rôle est à la fois de les protéger des rayonnements (du soleil en particulier) et de canaliser le flux d'air pour assurer une bonne ventilation des éléments sensibles (thermomètre et hygromètre). La plaque de contreplaqué sépare la partie réservée à l'émetteur.
Ce dernier est équipé d'une double-triode (repère
L sur la photo ci-contre) et utilise une self bobinée sur un mandrin en plastique (rep. S) de section carrée.
Chaque élément sensible transmet ses propres déformations (par exemple le cintrage du bilame en fonction de la température) par l'intermédiaire d'un levier dont l'extrémité est muni d'une pointe de contact frottant sur le plateau de codage.
Ce plateau, sur lequel frotte donc trois pointes de contact, est placé sous le châssis ; il est entraîné par un petit moteur électrique.


Caractéristiques

(Partie mécanique seule)
Dimensions : Longueur : 205 mm - Largeur : 133mm - Hauteur : 170mm
Masse : 508g



Capteurs :
Pression : 2 capsules de Vidie diamètre 55mm ep 5mm (rep.
P sur la figure ci-dessous).
Les variations d'épaisseur des deux capsules s'additionnent et provoque la rotation du levier (rep.
L) autour de son axe (rep. A).
Température : bilame plan, rectangulaire (rep.
T) dimensions 32mmx20mm
Il est constitué de deux lames de métal, l'une en invar dont le coefficient de dilatation est pratiquement nul, et l'autre en acier. La déformation est pratiquement linéaire et provoque le déplacement du levier correspondant.
Humidité : cheveu

 
Capteur de pression
 (A) Axe de rotation du levier
 (L) Levier de transmission et d'amplification des mouvements de dilatation de la capsule de Vidie
 (P) Capsule de Vidie
  Capteur de température
 (L) Levier de transmission et d'amplification des mouvements de déformation du bilame
 (T) Bilame métallique


Le capteur d'humidité fonctionne comme les deux autres capteurs. Comme il était absent sur l'exemplaire décrit ici, il a été représenté par un trait rouge sur la photo ci-dessous à gauche. Le débattement du levier qui lui correspond est moins important que celui des deux autres capteurs.

Emetteur

C'est un oscillateur de Mesny, réputé à l'époque pour sa bonne stabilité, basé sur l'utilisation d'une double triode 1J6. Il émet en continu sur une fréquence ajustée aux alentours de 27-28MHz une porteuse découpée à une fréquence de 50 Hz environ. Ce signal est découpé par des tops dont l'espacement dépend des données P, T et U à transmettre.

 
 Capteur d'humidité
Le trait rouge représente le cheveu absent
 (A) Axe de rotation du levier
 (C) Plateau de codage rotatif
 (F) Crochet de fixation du cheveu
 (L) Levier de transmission et d'amplification des variations de longueur du cheveu

 
 Emetteur
 (C) Condensateur fixe et condensateur ajustable pour le réglage de la fréquence de l'émetteur
 (L) Double triode 1J6
 (S) Bobine du circuit oscillant de l'émetteur


Système de codage

Le dispositif qui hache la porteuse est une sorte de commutateur constitué d'une roue dentée en étoile (rep.
E sur les photos ci-dessous) et d'un micro-contact (rep. K). La roue dentée comporte 20 dents, ou plutôt deux groupes de 9 dents séparés par l'emplacement de deux dents manquantes comme on peut le remarquer sur la photo de gauche. Ainsi les "tops" émis sont groupés par paquets de 9, plus faciles à dénombrer lors du dépouillement des données reçues.
En parallèle avec le contact
K qui relie les anodes des deux triodes à l'alimentation, est branché un second commutateur constitué par le plateau rotatif métallique (rep. C) isolé normalement de la masse du châssis. Sa surface est revêtue d'une mince couche isolante sauf sur une bande étroite en forme de spirale (rep. S). A la périphérie du disque, trois cames ont été ménagées ; en passant en face de la lame de contact (rep. Y), le plateau est mis à la masse, le contact K est alors court-circuité et la porteuse est émise en continu pendant une à deux secondes. Cette situation se présente également lorsque l'une des pointes de contact se trouvant au bout d'un des trois leviers P, T ou U se trouve au niveau de la spirale. La porteuse est encore émise en continu pendant un bref instant. Le temps écoulé entre le long top de synchro et le top très bref émis au moment du passage sur la spirale dépend de la position du levier qui a provoqué le contact et comme cette durée dépend de la position de la pointe par rapport à la spirale, elle sera proportionnelle à la valeur physique mesurée.
Les trains d'impulsions délimités par le top de synchro et celui dû au passage sur la spirale sont enregistrés par la station au sol avec un oscillographe, un appareil traçant sur une bande de papier les impulsions reçues. Lors du dépouillement des données, l'opérateur voit son travail de dénombrement des impulsions transmises bien facilité par le fait qu'elles sont groupées par paquets.
Le principe du plateau avec spirale avait déjà été utilisé par Pierre Idrac dans les années 20, c'est une variante du cylindre des premières radiosondes.

 
 Moteur et système de manipulation de tops
 (C) Plateau de codage rotatif
 (E) Roue en étoile
 (K) Contact de manipulation des tops
 (M) Moteur électrique
 (V) Démultiplication par roue et vis sans fin
 
  Système de codage
 (C) Plateau de codage rotatif
 (E) Roue en étoile
 (K) Contact de manipulation des tops  
 (M) Moteur électrique
 (P) Levier d'amplification et de codage de la pression
 (S) Spirale conductrice
 (T) Levier d'amplification et de codage de la température
 (U) Levier d'amplification et de codage de l'humidité
 (Y) Contact de synchronisation et came périphérique du plateau



Sources

- examen de l'exemplaire RSM-017 de la collection de Payerne.
- Bulletin de la SCMO septembre 2007


Remerciements

- Radiosondeurs de Payerne