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Voir aussi : Lâcher
d'un ballon-sonde - Les
enveloppes de ballons-sondes - l'ouverture
du parachute - Les parachutes
de ballons-sondes -
Et plus particulièrement : principe
de calcul de la trajectoire de chute par itérations
- calcul de la trajectoire complète
de chute d'un ballon - Variations
de la vitesse de montée d'un ballon-sonde - Variation du volume d'un ballon en fonction
de l'altitude - Le ballon qui n'éclate
pas du tout -
Des tentatives de records de distance utilisant des ballons dérivant
à une altitude stable ne datent pas d'hier, le projet "Fugo"
menée par l'armée japonaise pour bombarder le territoire
des Etats-Unis pendant la deuxième guerre mondiale est
une des premières grosses applications. Des ballons stratosphériques
maintenus à une altitude constante grâce à
un système de stabilisation étaient entraînés
par les courants-jets pour atteindre le continent américain
en trois jours.
Le ballon sous-gonflé
Plus récemment, c'est à dire entre le 11 et le 14
décembre 2011, un ballon parti de San José (Californie)
a traversé tous les U.S.A. d'Ouest en Est et l'Atlantique
avant de se perdre dans la Méditerranée à
une centaine de kilomètres au nord de Tizi Ouzou (Algérie).
Lancé par le California Near Space Project sous le nom
de code de CNSP-11,
il a été suivi par APRS sous l'indicatif K6RPT-11
et a tenu en haleine les radioamateurs du monde entier pendant
un vol qui a duré 57 heures et qui s'est étiré
sur 10000km, le ballon évoluant entre 32 et 35km d'altitude
pendant la plus grande partie de son vol.
Il s'agissait d'un système simple, un ballon de 1600g fabriqué
par la société chinoise Hwoyee, sous-gonflé
à l'hydrogène emportait une petite nacelle de 155
grammes. La longue durée du vol semble due à la
très bonne résistance de l'enveloppe au rayonnement
ultra-violet présent dans la haute atmosphère.
Une grande enveloppe gonflée avec un volume de gaz très
inférieur à celui qui est requis pour une utilisation
normale aura une force ascensionnelle nettement plus faible et
ne pourra emporter qu'une petite nacelle. Par contre, sa capacité
de dilatation sera beaucoup plus grande et il est probable que
le ballon n'éclatera pas avant de plafonner. C'est une
solution simple et économique mais qui ne permet pas de
maîtriser l'altitude de plafonnement et par conséquent
n'autorise pas une utilisation optimum des courants de la haute
atmosphère.
Le ballon ouvert
Autre ballon américain,
le "Spirit
of Knoxville IV" a failli traverser l'Atlantique et atteindre
l'Irlande à l'issue de son vol de 5400km effectué
en 40 heures. Il était parti de Knoxville (Tenessee) les
10 et 11 mars 2008.
Son principe est celui d'un ballon ouvert, c'est à dire
que la pression à l'intérieur de l'enveloppe est
la même que la pression de l'air ambiant. L'enveloppe est
un film en polyéthylène, non élastique ;
elle se comporte comme un sac relativement flasque contenant le
gaz (hélium ou hydrogène). En montant, l'enveloppe
se gonfle jusqu'à ce qu'elle ait atteint son volume maximum.
A partir de ce moment, la baisse de pression, donc l'augmentation
de volume du gaz se traduit par une "fuite" de celui-ci,
l'altitude de plafonnement est atteinte.
Les pertes de gaz au travers de l'enveloppe, jamais parfaitement
étanche, diminuent la force ascensionnelle. Comme le ballon
est ouvert pour éviter toute possibilité d'ascension,
la dilatation du gaz pendant la journée sous l'influence
des rayons du soleil provoque de nouvelles pertes pendant le jour.
La nuit, le ballon a donc tendance à descendre.
Pour compenser la force ascensionnelle perdue et maintenir l'altitude
constante, les promoteurs du Spirit of Knoxville avaient installé
à bord de la nacelle un système de largage de lest,
en fait de l'alcool (pour éviter le gel) contenu dans des
ballasts. Manque de chance, la réserve d'alcool a été
insuffisante lors de la dernière nuit pour compenser les
pertes de gaz du jour précédent.
(Photo du Spirit
of Knoxville Balloon Team)
Ballon largué et ballon-parachute
Il s'agit d'un cas particulier
d'utilisation du ballon-parachute :
deux ballons dont l'un sera largué (ou éclatera)
et l'autre freinera la chute de la chaîne de vol. En dosant
au plus juste le gonflage du ballon parachute on peut compenser
le poids de l'ensemble par la force ascensionnelle du ballon-parachute
et annuler la vitesse verticale.
C'est la méthode employée par Andy, ON4GB pour son
opération "FRAPI 4" du 9 avril 2011.
L'attelage est formé d'une barre horizontale à laquelle
sont suspendus une radiosonde DFM-06 alimentée par un bloc
de piles supplémentaires, le tout protégé
dans une boîte de polystyrène et un parachute. A
cette barre sont accrochés trois ballons : deux qui sont
sous-gonflés et un troisième un peu surgonflé.
Ce dernier ballon sera le seul à éclater à
une altitude proche de 20000m. La masse des restes de l'enveloppe
est estimée à 200g. Le but des deux ballons sous-gonflés
est de maintenir tout l'attelage à la même altitude.
Pour cela ils ont été gonflés de façon
à soulever à peine la barre, la nacelle, le parachute
et les 200g hypothétiques correspondant aux restes de l'enveloppe
du ballon tracteur.
Du fait que la masse des restes de l'enveloppe peut être
plus ou moins grande, une incertitude subsiste sur le comportement
de l'attelage : si la masse des restes est supérieure à
200g, l'ensemble va descendre. Dans le cas contraire, l'ensemble
pourrait continuer à monter, du moins jusqu'à ce
que les pertes de gaz affaiblissent suffisamment la force ascensionnelle
des ballons restants.
Cette incertitude peut être évitée en utilisant
un système de largage.