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 La Radiosonde J-R 3.2 de Thommen Hasler


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Par Walter DJ9VF
traduit et adapté par F5ZV

Voir aussi :  Les débuts du radiosondage 1920-1945 - Les radiosondes à tubes de 1940 à 1970 - La radiosonde suisse Thommen-Hasler modèle J-R3.1 - La radiosonde suisse modèle 4 - La radiosonde suisse modèle 5 -



Description

Cette radiosonde a été utilisée entre autres par les forces armées suisses pour mesurer la température, l'humidité relative et la pression dans l'atmosphère et retransmettre les mesures effectuées vers la station au sol.
Elle a été développée en 1963 et fabriquée par les sociétés suisses Thommen à Waldenburg et Hasler à Bern.
Hasler était chargé de la production de la partie électronique comprenant l'émetteur et son modulateur tandis que la maison Thommen s'occupait de tout ce qui était mécanique avec les capteurs ainsi que de l'assemblage final.
Le système mécanique de codage et de multiplexage rotatif est entraîné par un mécanisme d'horlogerie "qualité suisse". Le tout est enfermé dans un robuste boîtier en aluminium composé de deux parties réunies par un système de charnière et de fermeture genre cannette de bière. La partie supérieure contient le système de codage, le capteur de pression et celui d'humidité, la sonde de température, protégée des rayons du soleil par une cheminée à double paroi, la surmonte.
Dans la partie inférieure sont installés l'émetteur et son modulateur ainsi que les piles. L'antenne quart d'onde est branchée sous la sonde.
Cette radiosonde est particulièrement lourde, les piles pesant à elles seules plus d'un kilogramme. Un parachute de bonne taille était utilisé pour freiner son retour au sol.


Caractéristiques

Dimensions : 400mm x 120mm x 85mm sans l'antenne (155mm à elle seule)
Masse : 751g sans les piles
Fréquence : 403,650 MHz
Puissance d'émission : environ 100 mW
Modulation : modulation d'amplitude mit 770 Hz, bande assez large
Alimentation : 6 volts, 22,5 volts et 67,5 volts.
Les 6V servent au chauffage du tube, les 22,5 V sont pour le modulateur à transistor et les 67,5 V en série avec les 22,5 V correspondent à la tension d'anode de la triode EC71
Autonomie : 2 heures (alimentation électrique et mécanisme d'horlogerie).
Parachute : en soie, diamètre de 1,85m avec cheminée centrale de 15 cm.



Photos

 
 (A) Antenne quart d'onde 403MHz
 (B) Emplacement de l'émetteur
 (C) Logement des piles
 (D) Mécanisme d'horlogerie pour l'entraînement du système de codage
 (E) Cheminée protégeant le capteur de température
  Emetteur 400 MHz
 (M) Platine du modulateur
 (R) Tune d'émission EC71
 (F) Réglage de la fréquence
 



Capteurs :

Pour les mesures PTU on retrouve les capteurs classiques :
- le bilame métallique enroulé en spirale pour la mesure de la température fait pivoter un axe qui retransmet sa déformation jusque au niveau du commutateur rotatif de multiplexage
- une capsule de Vidie pour la mesure de la pression atmosphérique
- une membrane de baudruche pour la mesure de l'humidité
 
 Capteurs PTU
 (P) : Capsule de Vidie pour la mesure de la pression
 (T) : Bilame métallique
 (U) : Baudruche circulaire
   (R) Doigt tournant du commutateur rotatif
 (S) Deux contacts fixes indiquant le début du cycle de mesure
 (P) Contact à l'extrémité du levier de mesure de pression
 (U) Contact à l'extrémité du levier de mesure d'humidité


 
 Le bilame métallique en spirale est bien protégé du rayonnement solaire par une double cheminée dont la partie intérieure est peinte en noir. (collection MSP)    Le capteur d'humidité, extérieur au boîtier, est protégé par un écran.
(collection MSP)


 
 Le mécanisme d'horlogerie qui entraine le système de codage permet une autonomie de deux bonnes heures.    Le grand parachute de soie est formé de panneaux rouges et blancs.


 
 La pile, fabriquée par Leclanché délivre du 6 volts, 22,5 volts et 67,5 volts.    La pile dans son logement.

   
Partie électronique

Elle comprend l'émetteur et le modulateur.
L'émetteur, très simple, utilise une triode EC71. Il est modulé en amplitude par un oscillateur à transistor PNP (HT101) avec une tonalité de 770 Hz. Le fonctionnement de l'oscillateur est commandé par le commutateur rotatif au moment où le "doigt" de celui-ci entre en contact électrique avec les plots fixes ou les extrémités des leviers de chacun des trois capteurs.

Un cycle de mesure commençait avec l'émission de deux tops, le deuxième servant de référence pour la mesure de pression. Au bout d'un temps, dont la durée dépendait de la pression, un troisième top était émis. Le quatrième top était le top de référence pour la mesure de température et le cinquième était celui de mesure de la température...

Au sol, un enregistreur graphique traçait sur papier les signaux reçus. Il suffisait de mesurer la longueur des intervalles entre le top de départ et celui de la mesure correspondante, de la traduire dans la bonne unité en fonction de la calibration de la sonde et enfin d'ajouter une correction éventuelle pour tenir compte des circonstances (nuit/jour pour le thermomètre, par exemple).




Sources

- examen de l'exemplaire RSM-018 de la collection de Payerne.
- Wettermuseum Lindenberg (Allemagne)


Remerciements

- Wettermuseum Lindenberg (Allemagne)
- Radiosondeurs de Payerne